Les 20 meilleurs films de la décennie (Partie 2 de 2)

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#10: BLACK SWAN (DARREN ARONOFSKY, ÉTATS-UNIS, 2010)

Aronofsky fait parfois des films purement cérébraux, où le montage et les constructions mentales qu’il induit font foi de tout. Mais il est aussi capable de surprenants moments de tendresse, et Black Swan en est un. On y sympathise énormément avec le personnage de Natalie Portman, pour qui l’obsession de la performance dégénère en une véritable descente aux enfers. Tout dans ce film (direction photo, jeu des interprètes, etc.) maintient en permanence l’équilibre entre un réalisme vertigineux et un onirisme inquiétant.

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#9: ENTER THE VOID (GASPAR NOÉ, FRANCE, 2010)

Personne n’entre chez Gaspar Noé sans risque ni péril. Mais le spectateur ne peut jamais en vouloir à Noé pour les défis que posent ses films, car des défis, Noé est le premier à s’en imposer lui-même avec ses mises en scène extrêmement ambitieuses. Ici, il épouse le point de vue d’un jeune homme qui vient de mourir violemment et dont l’esprit doit passer par une série de cycles mentaux avant de trouver le repos. Un film gorgé d’images troublantes, à la fois haletant et contemplatif. 

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#8: À L’ORIGINE D’UN CRI (ROBIN AUBERT, QUÉBEC, 2010)

Des grandes performances d’acteurs, le cinéma québécois en a offert beaucoup, mais peu d’aussi senties que celle du trio Jean Lapointe-Michel Barrette-Patrick Hivon dans À l’origine d’un cri. Robin Aubert a composé ici un drame familial mâtiné de fantastique, de violence et de morbide, mais aussi d’une très grande tendresse. Un film courageux.

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#7: ANNIHILATION (ALEX GARLAND, ANGLETERRE/ÉTATS-UNIS, 2018)

Quand la science-fiction atteint un tel concentré d’angoisses métaphysiques, de qualité esthétique et d’efficacité émotionnelle, même le critique de cinéma le plus snob n’oserait soutenir qu’il puisse s’agir d’un genre mineur. À moins d’être un menteur, ou un idiot. CRITIQUE ICI

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#6: LA CHASSE (THOMAS VINTERBERG, DANEMARK, 2012)

Mads Mikkelsen est sans doute l’un des acteurs les plus versatiles de sa génération, et il le prouve notamment ici, alors qu’il joue un instituteur accusé à tort de pédophilie. La Chasse est un film extrêmement émotif, qui parfois nous révolte, parce qu’il pose des questions troublantes et très actuelles.

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#5: THE WOLF OF WALL STREET (MARTIN SCORSESE, ÉTATS-UNIS, 2013)

Martin Scorsese, l’un des plus grands cinéastes américains de tous les temps, trouve ici un sujet taillé à sa mesure. Qui d’autre que lui aurait pu s’attaquer au récit des magouilles des traders new-yorkais qui tiennent le sort du monde entre leurs mains avides, en lui donnant toute la démesure requise? The Wolf of Wall Street n’est pas un film, c’est une orgie.

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#4: DES HOMMES ET DES DIEUX (XAVIER BEAUVOIS, FRANCE, 2010)

L’homme est tellement petit et tellement grand dans ce film inspiré par l’assassinat des moines de Tibhirine, événement survenu pendant la guerre civile algérienne des années 90. Petit parce qu’il est à la merci des circonstances et de la méchanceté des autres hommes, grand parce qu’il apprend à l’accepter sereinement et parvient malgré tout à accomplir le bien. Un film extrêmement paisible, beau et profond.

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#3: THE NEON DEMON (NICOLAS WINDING REFN, ÉTATS-UNIS/DANEMARK/FRANCE, 2016)

Sous les paillettes, le sang va couler. CRITIQUE ICI

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#2: IT FOLLOWS (DAVID ROBERT MITCHELL, ÉTATS-UNIS, 2014)

On peut d’ores et déjà affirmer qu’It Follows va passer à l’histoire comme un film extrêmement important, puisqu’il est celui qui a inauguré la vague du nouveau cinéma d’horreur américain indépendant, qui depuis ne cesse de nous éblouir en réinventant perpétuellement le genre. Une œuvre à la fois originale, efficace et étrangement poignante. CRITIQUE ICI

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#1: THE GHOST WRITER (ROMAN POLANSKI, FRANCE/ANGLETERRE/ALLEMAGNE, 2010)

The Ghost Writer se présente d’emblée comme un bon polar, ni plus ni moins. Mais sous cette surface, il cache l’une des dénonciations les plus subversives de la politique-spectacle qu’on ait vu sur un écran depuis la grande période du New Hollywood, cinéma paranoïaque s’il en était. Chaque plan, chaque dialogue, chaque performance d’acteur trouve sa place au sein d’un puzzle diabolique. Aujourd’hui encore plus qu’hier, l’immense talent de Polanski n’est plus à prouver.  

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