Critique – Isle of Dogs, de Wes Anderson

Dans une ville japonaise située au large de la mer, le clan Kobayashi a choisi d’en finir une fois pour toutes avec ses ennemis héréditaires: les chiens. Prétextant une épidémie de fièvre canine, le maire Kobayashi fait déporter l’ensemble des chiens de la ville sur une île-dépotoire, où ils devront tenter de survivre par eux-mêmes. Mais le jeune neveu du maire, Atari, désobéit aux consignes et décide de se rendre sur l’île pour retrouver son chien adoré.

 

Le chien a beau être le meilleur ami de l’homme, les tentatives de faire des films centrés sur lui se sont souvent terminés en nanars maladroits. Ici, à la simple lecture du synopsis, on pourrait craindre de tomber tête la première dans le psychonotronique. Toutefois, les différents ingrédients parviennent à faire lever la sauce, et ceci, en raison de l’indéniable talent de réalisation de Wes Anderson: la minutie des cadrages, la splendeur de la direction photo, le rythme qui à aucun moment ne faiblit, bref, tout ce qui a fait la marque des derniers films d’Anderson (Moonrise Kingdom, The Grand Budapest Hotel) se retrouve de nouveau ici, et dans un stop-motion particulièrement réussi, de surcroît. Le seul reproche (et il est léger) qu’on puisse faire à Isle of Dogs, c’est de ne pas offrir assez d’espace à certains personnages secondaires. Quitte à avoir un casting cinq étoiles (Edward Norton, Bill Murray, Jeff Goldblum…), on aurait aimé l’avoir plus visible (ou audible, dans le cas présent).

 

Isle of Dogs est un film drôle, divertissant et intelligent. Si le septième art n’est pas là que pour l’évasion, contrairement à ce que certains pensent, il reste qu’il est parfois bon de redevenir enfant et de s’immerger dans un univers coloré et héroïque, le temps d’une heure quarante. C’est cette heure quarante d’évasion que nous offre Wes Anderson, et on l’en remercie.