Critique – Dans la brume, de Daniel Roby

Dans la brume raconte l’histoire d’une petite famille parisienne qui doit lutter pour sa survie quand un énorme nuage de brume asphyxiante envahit soudainement la ville. La fillette étant atteinte d’une maladie incurable l’obligeant à vivre dans une bulle de verre, ses parents devront trouver un moyen de la sortir de là tandis que la brume ne cesse de monter.

Pour le réalisateur québécois Daniel Roby, il s’agit ici d’un premier film français, et d’un premier film de genre depuis 2004, année où il avait sorti La peau blanche. C’est toutefois seulement ici que les cinéphiles pourront visionner le film tel que voulu par le réalisateur, les versions en circulation ailleurs (le film est sorti dans une centaine de pays) reflétant plutôt le montage des producteurs. Évidemment, le scénario fait instinctivement penser au The Mist de Frank Darabont, adapté de Stephen King, mais la comparaison serait trompeuse: Roby ne cherche pas ici à reproduire les explosions de violence trouvables dans d’autres films-catastrophes, et maintient sa caméra au niveau des personnages, pour qui on développe tout de suite un fort attachement. Cela ne veut certes pas dire que les scènes d’action soient négligées, au contraire: des mouvements d’appareils nerveux mais maîtrisés, une direction photo soignée et des interprètes énergiques contribuent à faire de Dans la brume un film particulièrement enlevant. À cela, on peut ajouter une fin en forme de retournement de situation qui pose une question intéressante: dans un monde de plus en plus invivable, où les repaires s’écroulent, ceux qui survivront seront peut-être les plus éprouvés déjà.

Qu’on soit sensible au film-catastrophe ou non, il faut bien admettre qu’il s’agit ici d’une indéniable réussite.