Deadpool, de Tim Miller

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Dire qu’on assiste à la nouvelle vague du film de superhéros depuis Guardians of the Galaxy sonnerait un peu présomptueux. Non, vous ne lirez pas mon analyse sur ce sujet. Je vous balance cette réflexion sans contexte pour essayer d’avoir l’air intelligent, c’est un texte sur Deapool après tout! Je suis geek, mais pas fan de comics. Je n’ai jamais lu de comics de superhéros. J’exprime ma geekitude en consommant les univers cinématographiques de Marvel et DC. Mon dada c’est Star Wars, mais pas l’Expanded Universe (maintenant que c’est classé legend je me dis que j’ai bien fait!). Écrire une critique sur un film de superhéros? Jamais, pensais-je! Même Guardians of the Galaxy n’a pas mérité ce traitement de ma part, et j’ai pourtant adoré cette proposition où le plaisir désinvolte était assumé, mais aussi politiquement correcte par son autodérision bon enfant coté G. Par contre, après Deadpool, GOTG passe pour un épisode des Télétubbies.

Maintenant, après une introduction d’usage qui donne le ton, j’ai envie de poser la question: quel lecteur prendra la peine de lire ma critique? D’abord, est-ce que c’est une critique que je propose ici ou non? Ou une métacritique? Et puisque ma demande à l’AQCC (l’Association québécoise des critiques de cinéma) pour devenir membre en tant que critique cinéma a été rejetée, « Who the **** cares? » Le critique tente en général de préserver le 4ème mur du film, de le garder intact pour vous, mais il doit aussi l’anéantir, le pulvériser, le déflaboxer (merci Antidote) pour ajuster vos moindres attentes, en les confrontant ou en les réconfortant, annulant par le fait même tout effet de surprise quand vous aller voir le film. Je ne vais plus au cinéma depuis que je suis bombardé de critiques sur mon mur Facebook. Or, le critique est aussi une créature fragile en quête d’attention, arborant le masque d’un individu éduqué qui prétend connaître et reconnaître le cinéma plus que le cinéma lui-même (non! Le Cinéma n’est pas une personne?). Jean-Paul Belmondon, Harriet Andersson, Woody Allen, Matthew Broderick (celle-là je la dois à mon beau-frère)… Que ceux et celles qui comprennent les références rient à gorge déployée pour que tout le monde vous entende! Par mes lumières d’observateurs, plus éblouissantes que les vôtres, j’espère vous avoir fait sentir encore plus misérable que vous ne l’êtes déjà. Qui d’autres a brisé le 4ème mur? Donc, rien de nouveau sous le soleil. On se calme!

Or, à la différence de mon court texte inutilement cynique, Deadpool passera probablement pour un classique parmi les siens! Rafraichissant dans le registre des films de superhéros en fatigues chroniques depuis X-Men United et The Dark Knight? Oui. Clairement, Deadpool se moque sans vergogne des studios et des tropes du genre superhéros (« Look, a superhero landing! ») ? La fausse séquence générique d’introduction en faisant foi! Aussi, la visite au portillon de la maison Xavier’s School des X-Men en fera rire plus d’un. Deadpool n’y manque pas d’évoquer le manque de budget des studios pour justifier la présence de seulement deux X-Men (ha ha ha, prochaine blague svp). Est-ce que tout cela en fait un bon film dans le registre du cinéma avec un grand « C »? Non. On dira que le personnage incarné par Ryan Reynolds rend bien l’esprit irrévérencieux de Deadpool tel qu’il est dépeint dans les comics (et alors!?)… Je ne le sais pas, je n’ai pas lu les comics, mais je sais ce que j’ai vu et entendu à la projection du film, alors qu’il y avait à mes côtés deux jeunes spectateurs visiblement âgés de moins de 13 ans (malaise) : des blagues de pénis, une scène de sexe anal, d’autres blagues d’anus, une blague de merde, une blague d’avocat (le fruit), un montage par épisodes à la Citizen Kane (mais on s’en fout de la référence pompeuse à Orson Welles!) illustrant le passage du temps par des scènes de baises toutes aussi créatives les unes que les autres (messieurs, Morena Baccarin hantera vos rêves), le sein caché de Gina Carano (zut alors) qui fait rougir Colossus, Deadpool qui parle à la caméra (le 4ème mur), qui conseille à son chauffeur de taxi indien de tuer son rival amoureux, et qui prend un malin plaisir à trucider et à décapiter ses adversaires de manière ultra graphique et gore en enfilant les blagues de mauvais goût. Le film est coté R aux États-Unis, ici 13 ans et+ (est-ce que nos fonctionnaires à la Régie du cinéma dorment au gaz?). Le plus désolant maintenant, c’est que le succès fracassant et inattendu de Deadpool au box-office enverra un mauvais signal aux producteurs d’Hollywood (pour faire changement): blague de pénis = succès. Au moins on s’éloignera des blagues de pète.

Bon, je dois conclure ce texte par une boutade qui saura titiller votre sagacité. À ceux et celles qui ne comprennent pas le ton de cette pseudocritique, je vous dis : « Allez vous faire foutre! » (non, je ne vous étalerai pas ma culture en vous surlignant la référence de cette citation!), parce que vous n’avez sans doute pas encore vu le film ou pire, pas encore compris l’image d’entête! Par ailleurs, Deadpool se fout bien des conventions et surtout de votre avis, car il est actuellement mort de rire dans sa piscine de billets verts! Pour geek averti, blasé du style Nolan et Snyder, et amateur d’humour puéril seulement. Les autres s’abstenir, vous aller détester ou troller inutilement le mur Facebook de vos amis qui ont aimé le film.

… Ne me dites pas que c’est le mauvais clip… Si vos doigts ne sont pas occupés ailleurs à lustrer la corne de votre licorne préférée, tapez Deadpool trailer sur Google!

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http://sykoeent.deviantart.com/art/My-Little-Deadpool-391189888