Cinema as a Sacred Surface
Ritual Rememoration of Transcendence
Résumé
Les théoriciens du rapport entre cinéma et sacré, comme H. Agel, tendent à étudier la représentation du sacré dans le film. Mais certains comme – S. Brent Plate – estiment que le cinéma est sacré par essence, car il recrée le monde, par l’intermédiaire de la narration et du montage, comme un dieu démiurge. En revanche, cet article propose que le cinéma porte la trace du sacré simplement parce que le film physique – notamment pendant l’ère du celluloïd – et l’aplatissement de l’image projetée sur l’écran agissement comme des équivalents sympathiques du monde. Le film remplit ainsi la même fonction sacrée que les dessins rituels sur les murs des temples, ou dans les cavernes préhistoriques, tels que Lascaux. Au cinéma, comme dans Lascaux, l’Humain tend à fusionner avec le Monde conçu comme expression du Divin, métonymisé par la murale dans la caverne ou l’écran dans la salle de cinéma. Aller au cinéma est ainsi similaire à ce que Lacan appelle « remémoration »: l’Humain s’y souvient d’un état archaïque, à une époque où l’expérience du sacré passait par un rituel plaçant le corps dans un espace sombre, face à une surface représentant le monde.
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