Sacralising Fandom? From the ‘loss hypothesis’ to fans’ media rituals
Résumé
Les liens et les similarités entre la culture des fans et la religion continuent de fasciner les chercheurs. Plusieurs travaux récents s’affairent à établir des comparaisons entre les deux phénomènes, et cela, de diverse manières (Mills 2013; Wilson 2013). Cet article présente l’argument comme quoi la comparaison fandom/religion s’appuie sur des constructions discursives venant à la fois de l’expérience des fans (ici les études empiriques sur les audiences servent rarement de cadre théorique) et sur le désenchantement supposé de la société contemporaine et de sa sécularisation marquée par la modernité liquide. Conséquemment, ce que je nomme l’hypothèse de la perte constitue une tendance fonctionnaliste inspirée des sciences religieuses qui tend à consider l’équation fandom/religion de manière à compenser la perte de la religiosité traditionnelle par la sécularisation. Cette religiosité perdue se serait, selon cette perspective, déplacée dans la culture médiatique des fans. J’opterai, au contraire, pour une autre approche, et cela, en proposant plutôt une perspective sur la sacralisation des rituels médiatiques par les fans, un angle inspiré par les travaux de Nick Couldry (2002). Toutefois, là où Couldry procède par analogie avec l’approche durkheimienne de la frontière sacré/profane, j’argumenterai plutôt que les communautés de fans peuvent contester et même différer dans le temps la frontière entre le monde médiatique et le monde ordinaire, et cela, en établissant eux-mêmes leurs propres versions binaires (ou dialectique) sacré/profane à plus petite échelle, plus diverses et mobiles que la sociologie des religions classique ou la position néo-durkheimienne le conçoivent.
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(c) Tous droits réservés Matt Hills 2013
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