Tensions, prétentions et galvaudage

Gains et écueils du roman graphique comme stratégie du cheval de Troie en Amérique du Nord

Auteurs-es

  • Gabriel Tremblay-Gaudette Université du Québec à Montréal

Mots-clés :

bande dessinée, roman graphique, comics

Résumé

Cet article porte sur l’introduction du terme « roman graphique » (graphic novel) dans le monde de la bande dessinée et de son emploi comme véhicule de légitimation de cette pratique artistique dans le contexte nord-américain. Apparu au tournant des années 1980 grâce à Will Eisner, il s’est propagé dans le vocabulaire des éditeurs, des universitaires et des critiques afin de désigner, de manière fallacieuse, une certaine pratique aux mérites artistiques supérieurs. Après avoir effectué un survol historique mettant en lumière les causes et conséquences de la « mauvaise presse » accolée au 9e art avant l’arrivée du roman graphique, l’auteur affirme que ce terme, malgré son emploi polémique parce que galvaudé, a une fonction terminologique fort commode quand il désigne un format de publication, mais qu’il devient périlleux lorsqu’utilisé comme une stratégie de cheval de Troie, ce qui a comme effet néfaste de le transformer en égide. La volonté de légitimation de la bande dessinée qui est à l’origine de l’apparition du terme « roman graphique » est une noble cause, mais qui risque de mettre à mal son ambition si elle en vient à créer un élitisme chez un lectorat récemment acquis et conquis par le roman graphique.

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Publié-e

03/01/2011