La légitimation de la culture populaire
Nombres, mutations et autorités symboliques
Résumé
À l’ère où tout un chacun peut enregistrer son album sur un ordinateur personnel et le distribuer en ligne; à l’ère où toute personne peut prétendre avoir un second métier comme critique culturel (pour paraphraser François Truffaut); à l’ère où les médias numériques, enfin, permettent la large diffusion et la prolifération du moindre document médiatique, augmentant ainsi le rapport signal sur bruit, le succès populaire, qu’il soit mesuré par l’argent engrangé, le nombre de visites par jour, de followers ou de commentaires reçus, passe de plus en plus par une comptabilisation (une numérisation au sens fort) où les notions de qualité et de mérite pèsent de moins en moins lourd dans la balance. Il semble que la mise en réseau ait amené avec elle une redéfinition de la nature du mérite (voire même du talent) : des opinions les mieux argumentées perdues dans les méandres de la Toile au plus insipide commentaire visible sur un site très fréquenté, tout porte à croire que la phrase désormais clichée « It’s not what you know but who you know » décrit de mieux en mieux la diminution de l’importance accordée au capital culturel, pour reprendre le terme de Pierre Bourdieu.
Publié-e
Numéro
Rubrique
Licence
(c) Tous droits réservés Hélène Laurin, Dominic Arsenault 2011
Cette œuvre est sous licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.