Critique : John Wick : Chapter 2, de Chad Stahelski

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Il y a 3 ans, John Wick en avait surpris beaucoup. Avec les attentes d’un simple film d’action servant à mettre en valeur Keanu Reeves, peu avaient vraiment espoir de voir quelque chose de bon ou de conséquent. On pouvait difficilement se douter que nous aurions droit à l’un des meilleurs films du cinéma d’action contemporain – là-haut avec les deux films indonésiens The Raid et Mad Max : Fury Road.

Un univers d’assassins créatif et vivant ainsi qu’une technique compétente servant à mettre en valeur les chorégraphies d’actions faisaient de John Wick un objet unique. Il est toujours agréable de constater une suite qui ne déçoit pas (chose rare). C’est en continuant dans l’élan de son prédécesseur que John Wick : Chapter 2 offre tout ce que l’on pourrait lui demander et même plus!

Après avoir éliminé chaque individu se tenant entre lui et sa vengeance, John récupère sa voiture et rentre à la maison – son îlot de paix – pour réessayer de prendre sa retraite. Mais il ne faut pas 5 minutes pour que son passé le rattrape et qu’il retourne sur le marché pour une dernière « mission ». Celle-ci devrait enfin lui ramener la tranquillité qu’il désire plus que tout.

Tandis que l’action du premier film était plus locale, le second chapitre s’ouvre à l’international, avec une visite à Rome. Le scénariste, Derek Koldstad, se permet ainsi d’agrandir l’ampleur de l’univers qu’ils ont manifestement beaucoup de plaisir à construire. Il devient de plus en plus clair que ce monde du crime organisé contrôle la planète et que le rêve que chérit Wick de s’en sortir est plus irréaliste que l’on aurait pu croire. Leur utilisation de la mythologie et de la religion élèvent ces histoires au statut de légendes, avec des lois aussi importantes que leurs conséquences sont graves, des êtres au pouvoir immense et des organisations qui existent au-dessus de nos codes de lois.

Au centre de cet univers mythique est John Wick, plus symbole qu’homme à ce point-ci. La mort incarnée, il n’est pas aussi passionné qu’il est professionnel et, surtout, obligé. Wick n’est pas un homme qui fait des choix, il est un agent de la loi des assassins. Il ne peut arrêter tant que les torts n’ont pas été réparés et que la loi n’a pas été maintenue, même si cela ne cesse de lui couter gros. Il est surtout condamné à la solitude dans ce monde qui ne veut de lui que ses talents létaux.

Keanu Reeves est un choix judicieux pour cette force indéfectible qu’il joue comme un vétéran fatigué d’un emploi qu’il connait par cœur. Sans pour autant être un Terminator sans émotion, il y a un côté blasé et un détachement dans son jeu qui humanise cette machine au bout de son rouleau. Il n’est pas ce qu’il est parce qu’il aime ce qu’il fait, mais parce qu’il est le meilleur. Tout ce que l’homme derrière la figure veut, c’est une paix qu’il ne pourra jamais avoir.

Comme dans sa mythologie interne, cette suite ne fait qu’aller plus loin avec son style visuel époustouflant. Évoquant l’œuvre post-Drive de Nicolas Winding Refn, les néons et les couleurs vives dominent l’environnement nocturne dans lequelle vit John Wick. La visite de Rome – ville antique et chargée d’histoire – et les diverses citations mythologiques, juxtaposées à ce style visuel moderne créent un récit aussi contemporain qu’il est intemporel.

Ainsi, il va sans dire que les adeptes de la première aventure de John Wick ne seront pas déçus par ce second chapitre. Encore plus visuellement distinct que son prédécesseur, plus grand et tout aussi original que compétent dans son action, Chapter 2 fait espérer plus que jamais un troisième chapitre pour conclure la trilogie de cet homme damné.