Lady Assassin – Critique Fantasia

LadyAssassin

L’industrie vietnamienne du cinéma est en expansion. En 2008 il y avait Rebel présenté à Fantasia, l’année dernière c’était Blood Letter, qui fut littéralement une surprise dans le genre arts martiaux. Or, la surprise ne fut pas au rendez-vous avec Lady Assassin. Agréable à regarder, certes, mais la réalisation est loin d’être aussi maîtrisée que d’autres films du même registre. Les effets visuels sont également quelconques, rendant le visionnement parfois involontairement drôle ou certaines situations non crédibles. L’humour est également maladroit, et le récit a du mal à tenir notre attention. Cela ne veut pas dire qu’on ne s’amuse pas devant les performances des actrices, toutes jolies, pour le grand plaisir de ces messieurs. Il faut toutefois prendre le film sur un ton léger, un peu comme nous invitaient à le faire les films Shaw Brothers. Les batailles sont pour la plupart très bien chorégraphiées, amusantes, teintées d’un humour quelques fois lubriques. Les paysages sont magnifiquement filmés et la photographie est impeccable. Par contre, le récit se perd par moment dans les dédales d’un drame à l’eau de rose provoquant plusieurs brisures de ton. Le film est tourné dans un même lieu, expliquant en partie son minime budget de production (1 million$), et le scénario souffre de plusieurs inconsistances, dont l’antagoniste (joué par un vietnamien d’origine né à Montréal, Thai Hoa-le) qui n’arrive qu’à la toute fin du film. On n’entend jusque là parler de lui seulement que par bribes dans les conversations entre les jeunes femmes. Or, puisque le spectateur n’est jamais amené à le craindre, l’invasion de son armée (minuscule) à la fin n’ajoute rien au suspense, s’il y a. La partie la plus intéressante fut le Q&A après la projection en compagnie de l’acteur Thai Hoa-le, québécois et vietnamien d’origine qui nous a permis d’en apprendre plus sur l’industrie du cinéma au Vietnam. Un film qui veut suivre les traces du wuxia, mais le peloton de tête est encore bien en avance. À louer pour les amateurs du genre seulement.