FANTASIA 2019 – The Wonderland de Keiichi Hara

A mi-chemin entre Alice au Pays des Merveilles et l’esprit humaniste d’un Miyazaki, le dernier Keiichi Hara pourrait justement rappeler, entre autres, l’un des classiques du maître: Howl’s Moving Castle. Mais la comparaison s’arrête là! Le réalisateur des films acclamés Colorful et Miss Hokusai semble s’être placé dans le siège du passager, voyageant dans un véhicule sur le mode pilote automatique, en offrant ici un conte de fée des plus convenus, un « coming of age story » qui, de plus, prend du temps à démarrer. Magnifiquement dessiné toutefois, les personnages ont du chien! Les rendant certes sympathiques malgré leurs motivations plutôt vagues et sans buts. Adapté de la nouvelle pour enfant de Sachiko Sashiwaba, on y retrouve les archétypes de Jiminy Cricket croisé avec la fée Clochette, en passant par La Belle et la Bête. Tous les archétypes du conte de fée s’y retrouvent. Akane, adolescente typique, rend visite à la boutique de sa tante Chii afin d’aller y chercher son cadeau de fête. Alors qu’Akane, s’y étant rendue à contre-coeur forcée par sa mère, pose sa main sur le moulage d’une empreinte à sa taille, une trappe au sous-sol s’ouvre pour en voir sortir un étrange personnage affublé d’un chapeau haut de forme, un alchimiste qui se nomme Hyppocrates. Akane doit, apparemment, sauver le monde d’où il vient et s’y rendre comme Alice, par la “tanière du lapin” au sous-sol! Le récit est confus, mais l’animation est vraiment sublime. Le travail subtile de Hara avec les palettes de couleurs, les nuances dans le jeu avec la lumière, la caractérisation des personnages (leurs interactions entre eux), font du film une expérience quand même fort agréable. Un film qui ne fait pas mal, qui ne bouleverse rien, gentil, rempli d’un humour sincère qui fait sourire, qui s’adresse particulièrement aux enfants … Peut-être suis-je rendu trop vieux? … Demandez à vos enfants!