La franchise des Hunger Games s’est améliorée d’un film à l’autre en se débarrassant des parties inintéressantes avec lequel le premier opus était coincé. Mockingjay Part 1, l’épisode le plus réussi de la série n’avait plus rien des jeux de la faim, du triangle amoureux ou de l’esthétique désagréable qui rendaient le premier opus aussi simpliste. Il était donc possible de se concentrer exclusivement que sur les thèmes de la moralité ambiguë en temps de guerre et sur les justifications d’actes révolutionnaires radicaux. Or, la conclusion de la franchise déçoit avec une aventure au rythme inégal qui capitalise malheureusement beaucoup trop sur les moins bons côtés de la série.
La révolution s’organise de plus en plus et continue de pousser sur le Capitol avec férocité. En continuité directe avec les événements de Mockingjay Part 1, Katniss (Jennifer Lawrence) doit s’avancer vers le front pour continuer à garder pertinentes ses vidéos de propagandes qui seront utilisées pour rallier les districts. Malheureusement, le film est constitué principalement d’une série de scènes d’action plus ou moins réussies qui tentent de reproduire un succédané de l’arène des deux premiers films, à moindre effet.
Les séquences d’actions (un total de 2 et demi) sont trop peu présentes pour qu’on puisse dire que nous parlons d’un « film d’action », mais l’histoire semble avoir été construite pour leur donner l’importance qu’elles n’ont pas. En dehors d’une bataille réussie contre des morlocs dans les égouts, tout se passe trop rapidement et sans trop d’impact pour vraiment avoir une importance quelconque. Katniss est entourée d’une équipe de gens sans personnalités qui servent uniquement à illustrer le danger des pièges qui l’entourent.
Rajouté au mélange est Peeta (Josh Hutcherson), qui fut sauvé du Capitol après avoir été torturé et subi un lavage de cerveau qui le convainc que Katniss est son ennemi. Pour le bien des apparences, il doit faire partie des vidéos de propagandes et son omniprésence tout au long du récit ramène le mélodrame peu convaincant du triangle amoureux (qui est ici explicitement cité). Le fait que Hutcherson n’ait aucun charisme ou chimie avec Lawrence rend cette histoire d’amour aussi ennuyeuse qu’elle l’a toujours été lorsqu’elle n’était pas mise en scène pour les caméras du Capitol. On croirait que le film a oublié le propos des deux premiers épisodes.
La question de la justification et du prix de la violence des révoltés viennent ici à leur apogée et offre l’aspect le plus satisfaisant du long métrage, même si le film se tire dans le pied avec un épilogue tout droit tiré du 8e Harry Potter. Dans un monde tourmenté par les conflits armés et les guerres omniprésentes, avoir une franchise cinématographique populaire qui parle des complexités morales d’une telle situation est audacieux et pertinent. Malheureusement, le scénario cherche à offrir une solution trop simple avec une situation finale qui ne laisse aucun doute possible que… « tout est bien qui finit bien ».
Jennifer Lawrence reste excellente et est entourée d’acteurs chevronnés et talentueux qui donnent vie à un univers fascinant. Il est seulement dommage que pour terminer la franchise, on ait choisi de laisser autant de place aux aspects les moins bien réussis de cet univers en évacuant le discours critique sur notre monde actuel et les réalités que nous partageons avec Panem et ses tourments sociaux, ce qui rendait les deux précédents volets si réussis.