Fantasia – SPACE BATTLESHIP YAMATO (Takashi Yamazaki, 2010)

(Originalement publié le 6 août 2012 sur la page Facebook de kinephanos.ca)

Ce film a tout pour charmer le scifi geek… que je suis: Du « space opera » à la japonaise, avec de la romance, des batailles spatiales, un ennemi mystérieux qui veut détruire la Terre, le jargon pseudotechnique et juste assez de mysticisme. Il s’agit de l’adaptation en action réelle de la série anime sortie au Japon en 1974 (3 ans avant Star Wars!), mieux connue sous le titre Star Blazers aux États-Unis et qui fut diffusée, et même remontée (!), à partir de 1979. Les clins d’oeil à Star Wars et Battlestar Galactica (nouvelle mouture) sont nombreux, mais voilà, il faudrait dire que ce sont plutôt ses derniers qui ont emprunté à la série originale nippone. En effet, sur le plan de l’histoire, la quête d’Iskandar fait beaucoup penser à la quête de la treizième colonie dans BSG. L’aspect « vintage » de la technologie du Yamato, par contre, est clairement inspiré de la nouvelle mouture de BSG, ce qu’on pourrait lui reprocher. Également, mentionnons que le personnage de l’analyzer dans la série originale en 1974 fut une source d’inspiration pour la création de R2-D2, forçant l’équipe de conception à trouver, tout de même, un nouveau design pour le film, et cela, afin d’éviter les comparaisons inutiles avec Star Wars (même si  R2-D2 était ouvertement inspiré de la série Yamato). Les effets spéciaux sont étonnamment réussis, tout en respectant l’esprit anime des années 70. Le passé postapocalyptique du Japon n’est jamais bien loin dans les scénarios nippons, évoquant ici la crainte du nucléaire et le désir de retrouver une Terre verte sans radiation. La conclusion est toutefois un peu longue, et on pourrait reprocher aux scénaristes l’usage abusif de la romance (rappelez-vous de la scène interminable à la fin de Matrix Revolution, entre Neo et Trinity), alors que le climax du film est passé depuis 10 minutes… Disons à cet effet que les scénaristes ont joué avec le temps comme avec un élastique. Mais qu’importe, ce serait bouder son plaisir. Le « space opera » comporte ses codes qu’il faut accepter pour jouer le jeu du spectateur. Pour les nostalgiques des années 70 et les sci-fi geeks, vous ne verrez pas le temps passer. Disponible en Blu-Ray presque partout… Sauf en Amérique du Nord! I’m still looking on the Web!