Fantasia – ISN’T ANYONE ALIVE (Gakuryu Ishii, 2012)

(Originalement publié le 1er août 2012 sur la page Facebook de kinephanos.ca)

La prémisse est inusitée et intrigante. Sur un campus universitaire, les personnages se mettent à mourir les uns après les autres. Morbide direz-vous? Attention, Isn’t Anyone Alive s’avère plutôt une comédie apocalyptique où la mort est abordée tantôt à la légère, tantôt de manière « drôlement » dramatique. Il s’agit aussi d’un film choral intimiste suffisamment bien ficelé pour maintenir notre intérêt quant au sort des personnages menacés. On suit une employée de l’hôpital universitaire, un groupe d’amies dans un parc qui discutent d’une légende urbaine (à la source, croit-on jusqu’à la fin, du récit raconté dans le film), un triangle amoureux dans un café qui règle leur compte (sous le regard du jeune serveur plutôt discret), deux itinérants mentalement égarés qui ont été les témoins d’un accident de train, une mère qui cherche désespérément son enfant, une jeune vedette pop… Bref, malgré une prise de son horrible (pire que Schoolgirl Apocalypse que j’ai détesté!) qui nous laisse entendre par moment le micro-cravate frottant sous les vêtements des comédiens (quand même faut le faire!), et un montage image quelconque, le film comporte son lot d’attraits à la fois pour divertir, surprendre, et pour faire réfléchir. La caméra reste témoin, en retrait, privilégiant le point de vue de l’observateur. Chacun réagit différemment face à la mort. Alors que certains s’enfuient, d’autres restent pour écouter les dernières paroles des agonisants, toutes plus amusantes les unes que les autres. Les dialogues sont savoureux, cyniques, ce ne sera pas votre film apocalyptique traditionnel. Originalement une pièce de théâtre, Isn’t Anyone Alive s’intéresse beaucoup aux relations interpersonnelles, et à la difficulté d’entrer en contact avec l’autre. En conclusion, le film pose la question : qu’est-ce que c’est que d’être seul? À voir pour les habitués de l’humour noir nippon.