Fantasia 2017 – Punk Fu Zombie, de Gabriel Claveau

Nous sommes au Québec, en 2028. Le premier ministre Charles Maurice parvient à remporter le référendum qui fera du Québec un pays. Hélas, au même moment, une invasion de zombies se déclare. Vingt ans plus tard, l’épidémie fait toujours rage, et la population d’Hochelaga est divisée en deux camps: les pauvres, qui habitent Hochelaga City et rejoignent des groupes de ninjas anarchistes, et les riches, groupés à HoMa autour de Charles Maurice qui espère que son fils Zak, un junkie accro aux jeux videos rétros, parviendra à accomplir la prophétie et à libérer le Québec du Diable.

(Ici, nous laissons un instant de répit au lecteur, qu’il digère le synopsis.)

Punk Fu Zombie est le tout premier film produit sous la bannière de Douteux.org, sympathique collectif qui, depuis plusieurs années, archive sur le web des extraits de films ou de séries ayant marqué la culture humaine de par leur caractère cheap ou leur mauvais goût, en plus d’organiser des soirées de visionnement et de diffuser du contenu original. Oeuvre réalisée avec peu de moyens, Punk Fu Zombie allie le savoir-faire technique des premiers films du groupe Roadkill Superstar (ceux d’avant que Turbo Kid les rendent célèbres) et sa tripaille gore bon marché, l’ambiguïté politique de Mononc Serge et l’esthétique nanardesque des années 80 (musique techno, surimpressions mémorables, doublage quasiment au point et interprètes peu expérimentés mais qui se donnent à fond), le tout saupoudré de l’humour Douteux.org, entre rire et malaise, entre rire du malaise et malaise d’avoir ri.

En dépit de son intrigue alambiquée et surchargée, qui ne mène (littéralement) nulle part, Punk Fu Zombie possède un mérite que nul ne pourra lui enlever: celui d’exister. Celui d’être la preuve qu’une poignée de gens motivés peuvent réaliser un long-métrage, sans vedettes et sans vraiment de financement, et que ce long-métrage sera vu. Téléfilm Canada et la Sodec peuvent aller se rhabiller!