Fantasia – SUNNY (Hyeong-Cheol Kang, 2011)

(Originalement publié le 6 août 2012 sur la page Facebook de kinephanos.ca)

Si vous ne versez une larme durant ce film au moins une fois, vous devez être insensible chronique pathologique. Pour ma part, j’ai versé une larme pour la première fois à Fantasia. Mais Sunny n’est pas une histoire triste, c’est une histoire qui porte sur l’amitié durable. Une vraie bouffée de nostalgie dans le contexte des années 80, avec le fluo en prime. Cette comédie dramatique fait également un bon usage de la musique pop comme l’avait judicieusement fait C.R.A.Z.Y.. Le titre est d’ailleurs inspiré d’un succès des années 60 « Sunny » de Bobby Hebb. C’est drôle, charmant, attendrissant, touchant sans jamais tomber dans le « pathos ». Avec le sourire, et des rires, vous vous rappelez de votre adolescence, les bons comme les moins bons souvenirs, et comment ceux-ci font grandir. S’étant perdues de vue depuis l’école secondaire, Na-mi et Choon-hwa, dans la quarantaine, décident de réunir les membres de leur ancienne bande de l’école. Avec de nombreux, mais habiles aller-retour entre le passé et le présent, on apprend à connaître ces femmes, les liens qui se tissent entre elles durant l’adolescence, où elles sont rendues à l’âge adulte et comment elles s’entraident. L’une d’entre elles, Choon-hwa, est prise du cancer, ajoutant au drame, mais sans jamais alourdir le récit inutilement. Ici, l’humour et le drame se marient parfaitement bien. Le contexte sociopolitique de l’époque sert même de toile de fond à l’une des scènes les plus drôles du film, une pièce d’anthologie. Alors qu’un groupe de protestants et la police antiémeute se livrent bataille, deux bandes rivales de filles se tirent les cheveux au rythme des matraques. Tout simplement tordant. L’actrice qui joue le personnage principal de Na-mi adolescente, Eun-kyeong Sim, possède également un sens du comique hors du commun pour son jeune âge. Caché en filigrane dans le récit, ce film profondément humaniste sous ses allures de comédie nostalgique nous révèle un message d’espoir qu’on semble avoir besoin de se répéter : « La vie continue ». Littéralement à voir, pour tous. Le cinéma coréen, définitivement un délice.