Cover & Remix

Paradigms of Adaptation in Installation Art

Résumé

Cet article adresse le problème de l’adaptation dans la pratique artistique de l’installation, en se basant sur deux paradigmes théoriques : la reprise et le remix. Le potentiel déhiérarchisant et leur capacité à (re)médier les motifs et les (ré)inscrire dans un réseau d’échanges culturels font en sorte que ces deux concepts deviennent particulièrement pertinents pour commenter les oeuvres d’art d’installation adaptatives proposant des « formes de répétition sans reproduction » (Hutcheon). J’explique que le processus d’adaptation est une forme de légitimation mutuelle : légitimation de la source comme autorité à suivre et légitimation de l’oeuvre adaptée comme produit viable qui révère et conteste simultanément l’original. Ainsi, au lieu de discuter de légitimation sociale ou institutionnelle, je me concentre sur les mécanismes esthétiques de transfert (c’est-à-dire de l’adaptation et ainsi, de la légitimation) entre les différents produits culturels et leur fonctionnement et structure internes ­ comment la source et son oeuvre dérivée agissent l’une par rapport à l’autre artistiquement et esthétiquement. Je propose que la reprise et le remix, comme expressions spécifiques du concept plus large d’adaptation, mettent de l’avant une stratégie créative placée entre la production et la reproduction. En ce sens, la reprise et le remix questionnent toutes les suppositions de subsidiarité de l’oeuvre adaptée vis-à-vis la source « originale », et conséquemment rejettent le modèle de la copie mécanique et celui du simulacre, tels que théorisés par Walter Benjamin et Jean Baudrillard, respectivement. Mon analyse traite de ces aspects particuliers de l’adaptation ­ à travers différents niveaux culturels (« haut » et « bas ») et à travers différents médiums ­ tout en commentant la spécificité médiatique de l’installation, plus précisément ce que j’appelle sa « spatialité interne ».