Fantasia – GYO: TOKYO FISH ATTACK (Takayuki Hirao, 2012)

(Originalement publié le 26 juillet 2012 sur la page Facebook de kinephanos.ca)

Avec ce titre et la bande-annonce, je m’attendais à regarder un film d’animation gore de style série B, ces films qui font rire tellement les situations sont grotesques et ridicules. Mais voilà, j’ai justement eu droit à du grotesque, le grotesque japonais qui rime avec bizarre. Kaori part en vacance avec deux amies à Okinawa. Puis, relaxant dans le chalet elles sont attaquées par un requin marchant sur quatre pattes. Tokyo et toutes les villes du Japon sont envahies par des poissons qui marchent! Jusque là ça va (bon, si on veut!), c’est-à-dire qu’on se bidonne, jusqu’à ce que certaines transformations surviennent, autant narratives, génériques que littérales dans le film. Alors que le film s’annonce pour être un style de The Blob (1958) ou Attack of the Killer Tomatoe (1978), l’histoire se transforme en un film zombiesque dans lequel une odeur nauséabonde (appelée « death stench » dans le film) métamorphose quiconque l’inhale en cadavre obèse verdâtre. À leur tour infectés, les humains se déplacent ensuite, comme les poissons, sur une plateforme à quatre pattes, branchés par la bouche et… l’orifice du postérieur! Ce qui crée certains moments à la limite du scatologique. Le passé postapocalyptique du Japon est un terreau fertile qui continue d’alimenter l’imaginaire graphique de la culture nipponne. Aucune exception ici. La finale sous un chapiteau de cirque est d’une absurdité graphique qui rappellera certaines scènes de Paprika du regretté Satoshi Kon. À voir seulement pour les amateurs du genre grotesque et bizarre, et encore… dans ce registre je vous suggère de revoir l’excellent Akira de Otomo, ou même Roujin Z, qui sont beaucoup plus maîtrisés sur le thème de la métamorphose.