Fantasia – ACE ATTORNEY (Takeshi Miike, 2012)

(Originalement publié le 4 août 2012 sur la page Facebook de kinephanos.ca)

L’adaptation du jeu vidéo de Capcom sorti au Japon en 2001 (Gyakuten Saiban) risque de décevoir ceux qui ne sont pas familiers avec la franchise. Rappelez-vous que Takeshi Miike se commet parfois avec des films comme Ninja Kids et The Great Yokai War! Cela dit, détrompez-vous, il s’agit tout de même d’un bon divertissement, mais le scénario est alambiqué et nous finissons par nous perdre dans l’argumentaire donné par les personnages défendant leur cause en cour de justice. Toutefois, les icônes ayant fait la célébrité du jeu sont au rendez-vous : la coiffure de Phoenix Wright, celle de son homologue Miles Edgeworth (à la Sephiroth), du juge, la mascotte Blue Badger. Il y a quelques petites entorses au récit original du jeu, que seulement les aficionados reconnaîtront. Les interrogatoires sont spectaculaires, l’audience participe, comme le public de Fantasia! Le traitement de Miike est fidèle à l’esprit vidéoludique, les surimpositions holographiques rappellent les pièces à conviction surimposées dans le coin supérieur de l’écran dans le jeu. Phoenix frappe aussi sur le bureau que l’original! L’humour débridé et absurde de Miike rend le tout relativement digeste, malgré le caractère hybride, comme la présence d’une médium, Maya Fey, qui aide Phoenix lors des interrogatoires (la présence de médiumnité dans le jeu n’est pas plus expliquée d’ailleurs). Le film est également un peu long pour le genre: 2h15. Si ce n’était de la présence occasionnelle de Larry Butz, « sidekick » et ami d’enfance de Phoenix, et de l’humour décalé à la japonaise, les scènes d’enquête ponctuant celles en cour seraient d’un ennui mortel pour les non-initiés. À voir seulement pour les amateurs du jeu.